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Histoire de la France au Montferrat

Le nom de Casale de Saint Evasio apparaît pour la première fois en 988 dans les archives épiscopales, tiré nu nom de l’évêque d’Asti qui évangélisa la bourgade. Incorporée dans le marches du Monferrato sous Aleramo, apr s la domination lombarde, la bourgade fut détruite en 1215 par les hommes de Vercelli avec l’aide de ceux de Milan et l’Alexandrie.
La commune renaît sous les Paléologues de Byzance et devient capitale du marquisat, recevant l’appellation flatteuse de cité. C’est l’époque de grande renaissance politique, religieuse et culturelle..

Traité du Cateau Cambrésis

Traité entre le Roi de France Henri II et le Roi d’Espagne Philippe II pour mettre fin aux guerres d’Italie. Henri II renonce à l’aventure italienne entamée par Charles VIII en 1494, qui prétendait avoir des droits sur Naples, et poursuivie sur ses successeurs. La France restitue ses Etats au duc de Savoie, abandonne le Charolais, la Bresse et le Bugey, rend la Corse à la République de Gênes, reconnaît l’Italie centrale et le Milanais aux Habsbourg ou à leurs alliés qui les garderont jusqu’à la Révolution. En revanche, par un autre traité, signé avec l’Angleterre le même jour, elle garde Calais.

 

XXI.
Et se restituera au Duc de Mantouë entierement le Marquisat de Montferrat, sans rien reserver ny detenir d’iceluy, de ce que lesdits Seigneurs Roys Tres-Chrestien et Catholique, ou qui que ce soit de leur costé, en occupent presentement ; demeurant en son entier audit Duc le droit et action qu’il a sur iceluy, ses appartenances et dépendances : sans préjudice toutefois des exceptions ou actions qu’autres y peuvent avoir ; lesquelles, par qui que ce soit, ne se pourront poursuivre que par voie de justice, et non par la force ; en retirant toutefois par eux l’artillerie, vivres et munitions qui seront lesdites places, autres que celles qui se pourront trouver appartenir audits Seigneurs Marquis de Montferrat. Et pourront aussi, si bon leur semble lesdits Seigneurs Roys, démolir et abattre les fortifications qu’ils y ont faites, promettant lesdits Seigneurs Roys, et chacun d’eux respectivement, qu’à l’advenir ils ne mettront audit Païs de Montferrat aucunes gens de guerre, n’y s’aideront des places, molesteront ne travailleront les sujets du dit Païs ; ains les laisseront vivre paisiblement, sans aucune chose entreprendre n’y attenter en iceluy Païs, en quelque maniere que ce soit.

 

XXII.
Et davantage, afin que les sujets du dit Montferrat, et par especial les manans et habitants de la ville de Casal, ne puissent être molestez n’y travaillez pour avoir suivi l’un ou l’autre party, et obey à ce qui leur a esté commandé durant le temps qu’ils ont esté sous la puissance de l’un ou de l’autre desdits Seigneurs Roys : est accordé, que ladite Dame et leur Marquis, en leur faisant ladite restitution, remettront et pardonneront par expresse declaration et serment à tous les subjets, manans et habitans dudit Marquisat de Montferrat, et nommément à ceux de la Ville de Casal, toute désobéissance, offense et contravention, que lesdits Dame, Marquis et Seigneur Duc de Mantouë pourront prétendre à l’encontre d’eux, pour avoir obey, suivi et servi lesdites deux Majesté respectivement, leurs Lieutenant et Officiers ; sans que pour ce on les en puisse poursuivre, punir, molester n’y travailler, n’y en quelque maniere que ce soit leur en rien imputer ou reprocher à eux, n’y aux leurs à l’advenir, ains les laisseront vivre en paix et repos, et jouir de leurs biens, sans aucun empêchement. Et de ce que dessus, bailleront leurs lettres patentes en bonne et valable forme, et sans que l’on leur puisse aucune chose demander des droits, devoirs, revenus, censes, rentes ou autres contributions, lesquels ils seront demeurez redevables envers ledit Duc, jusques au jour de ce present Traité, dont ils demeureront quitte et déchargez.

 

Le Montférat est ainsi attribué le domaine aux Gonzague de Mantoue qui fortifient la ville. Pendant tout le dix-septième siècle, Casale est soumise aux conflits entre Français et Espagnols.

 

A partir de 1628, le roi Louis XIII s’implique dans la Guerre de Trente Ans en s’opposant aux Hasbourgs dans la guerre de succession de Mantoue. En effet le duché de Mantoue sans héritiers attise les convoitises. Le dernier duc avait cependant pris soin de gérer sa succession en organisant le mariage entre sa nièce Marie et Charles III, duc de Mayenne et d’Aiguillon, fils d’un de ses petits-cousins français éloignés, Charles III de Nevers, duc de Nevers et de Rethel, chef de lignée de la branche dite Gonzague de Nevers. De son côté, le duc de Savoie Charles-Emmanuel Ier espérait rattacher le Montferrat son duché, il est soutenu par l’Empire alors que la France soutient Charles de Nevers devenu Charles de Mantoue. En 1628, Charles-Emmanuel conquiert le Montferrat avec l’aide de troupes espagnoles, bloquant ainsi Charles de Mantoue dans la ville de Casale. Louis XIII et Richelieu passent les Alpes le 6 mars 1629 et le 18 mars, ils délivrent la ville de Casale et prennent la place forte de Pignerol le 30 mars 1630. En avril, la trêve de Suse est signée avec Charles-Emmanuel.

 

L’Empereur parvint à prendre Mantoue mais doit ramener ses troupes en Allemagne dans le cadre de guerre de Trente Ans. Le 6 avril 1631, par le traité de Cherasco, l’Empereur reconnut la possession de Mantoue et d’une partie du Montferrat par le duc de Nevers. La Savoie reçut aussi une partie du Montferrat. Quant la France, elle put occuper la place forte, hautement stratégique, de Pignerol, qui lui ouvrait la porte vers la plaine du Pô.

 

En 1635 la France déclare la guerre ouverte à l’Espagne. Désormais, jusqu’à la fin de son règne, Louis XIII est engagé dans une terrible guerre. Après quelques années difficiles, l’armée française vient peu à peu à bout de l’armée espagnole. Sur le plan territorial, la France s’agrandit considérablement sous son règne. La Catalogne en révolte contre l’Espagne est annexée à la France, de même que l’ensemble de la Savoie et du Piémont, ainsi que la ville de Casale.

Paix d'Utrecht

Par le Traité d’Utrecht du 11 avril 1713, il est mis fin, après quatorze mois de négociations, à la Guerre de Succession d’Espagne. En effet l’Angleterre, la Hollande, le Portugal, la Savoie et la Prusse, s’étaient ligués contre la France et l’Espagne, suite à la volonté de Charles II, roi d’Espagne, sans enfant, de léguer son royaume au duc Philippe d’Anjou, petit-fils du roi de France Louis XIV. Ce traité marque, pour ce qui notre objet, l’effacement de l’Espagne en Italie, au profit du Duc de Savoie.

  • Par l’article 3 du Traité entre la France et le duc de Savoie signé à Utrecht en avril 1713, la France restitue le duché de Savoie et le Comté de Nice, et généralement tous les états et lieux qu’elle avoit enlevés au duc pendant la guerre.
  • Par l’article 4, la France lui cède la vallée de Pragélas avec les forts d’Exiles et de Fenestrelles et les vallées d’Oulx, de Sézane, de Bardonache et Château-Dauphin, et généralement tout ce qui est à l’eau pendante des Alpes du côté du Piémont.

Réciproquement le duc de Savoie cède à la France la vallée de Barcelonette et ses dépendances. Les sommités des Alpes serviront dorénavant de limite entre la France et le Piémont et le Comté de Nice ; et le plateau de ces montagnes sera partagé. La moitié, qui sera du côté du Dauphiné et de la Provence, appartiendra à la France, et celle du côté du Piémont et de Nice sera au duc de Savoie.

  • Par l’article 5, le roi reconnaît le duc de Savoie en qualité de légitime roi de Sicile, et lui garantit la possession de ce royaume.
  • Par l’article 6, le roi reconnaît le duc de Savoie et ses descendants mâles pour légitimes héritiers de la monarchie espagnole, au défaut de la postérité de Philippe V. Il faut observer que ce droit de succession n’est accordé ici qu’aux mâles de la maison de Savoie, et non aux femmes, et ne leur est accordé qu’au défaut de toute la postérité de Philippe V, par conséquent aussi de sa postérité féminine ; le tout conformément à un acte fait par Philippe V, le 5 novembre 1712, et confirmé par les cortès d’Espagne, par acte du 9 novembre, qui seront insérés, dit l’article, dans le traité qui sera conclu entre S.M.C. et S.A.R. de Savoie, et doivent être tenus pour exprimés ici, comme s’ils y étaient insérés mot à mot.
  • Par l’article 7, les cessions que l’empereur Léopold avoit faites au duc de Savoie par le traité de Turin, du 25 octobre 1703, sont confirmées ; savoir : celle de la partie du duché de Montférat qui a été possédée par le feu duc de Mantoue, des provinces d’Alexandrie et de Valence, avec toutes les terres entre le Pô et le Tanaro, de la Lumelline, de la vallée de Sessia, du Vigevanesco ou d’un équivalent, et du droit sur les fiefs de Langhes.
  • Par l’article 16, les traités de Munster, des Pyrénées, de Nimègue, de Ryswick et autres, en tant qu’ils concernent le duc de Savoie, et nommément le traité de Turin de 1696, sont renouvelés dans tous les points où le traité actuel ne leur déroge point.
  • L’article 7 du Traité fait passer le Monferrato sous la domination de la Maison de Savoie et Casale perd son rôle de capitale. Après la guerre de la Pragmatique Sanction pour la succession au trône d’Autriche, Casale fut dominée par l’atmosphère baroque. Par la volonté de la grande bourgeoisie, naquit une architecture élégante marquant églises et immeubles, architecture encore admirée de nos jours.

Casale, Bonaparte et Napoléon

Une partie de ce qui devait devenir l’Italie a été occupée par la France sous le Directoire, le Consulat et l’Empire.  Cet Empire ne comptait pas moins de 130 départements en 1811, chacun muni d’un numéro.Ainsi Turin était le chef lieu du département du Pô et avait comme numéro de département 104 et Casale Monferrato faisait partie du Département de Marengo avec Alexandria comme chef-lieu. La Savoie ne devait devenir française qu’en 1860 (Traité de Turin).

 

NuméroDépartementChef lieuPrincipales localités
84Mont-BlancChambéryAix-les-Bains, Aiguebelle, Annecy, Bonneville, Carrouge, Cluses, Conflans, Évian, Frangy, Lanslebourg, Modane, Montmélian, Moûtiers, La Roche, Rumilly, Sallanches, Saint-Jean-de-Maurienne, Saint-Pierre-d’Albigny, Termignon, Thonon.
85Alpes-MaritimesNiceMenton, Monaco, Puget-Théniers, San Remo, Sospel, Saint-Sauveur-sur-Tinée, Tende, Utelle, Vintimille.
87GênesGênesBobbio, Novi Ligure, Recco, Tortona, Voghera, Voltri
104TurinAvigliano, Carmagnole, Chieri, Mont-Cenis, Lanzo Torinese, Pignerol, Susa
105SturaConiAlba, Bra, Caraglio, Cherasco, Ceva, Cortemilia, Dronero, Fossano,Mondovi, Saluzzo, Savigliano
106MarengoAlexandriaAsti, Casale Monferrato, Montecalvo Versiggia, Tortona, Valenza, Voghera
107VercelliBiella, Gattinara
108TanaroAstiAcqui Terme, Alba
108MontenotteSavoneAcqui Terme, Alassio, Albenga, Cairo Montenotte, <ceva” ceva”=””>Ceva, Diano Marina, Finale Ligure, Loano, Nizza Monferrato, Pietra Ligure</ceva”>
109DoireIvréeAoste, Chivasso, Cuorgnè, Verrès
110ApenninsChiavariBorgomaro, Fivizzano, Levanto, Pontremoli, Recco, La Spezia
111TaroParmeFidenza, Fiorenzuola d’Arda, Plaisance
112ArnoFlorenceArezzo, Cortone, Dicomano,Empoli, Lucignano, Modigliana, Montevarchi, Pistoia, Rocca San Casciano, Sansepolcro
113MéditerranéeLivournePescia, Pietrasanta, Pise, Pontedera, Portoferraio, Volterra
114OmbroneSienneGrosseto, Montepulciano, Radicofani, San Quirico d’Orcia
116RomeRomeAlbano Laziale, Anagni, Calvi dell’Umbria, Canino, Civita Castellana, Civitavecchia, Frosinone, Narni, Palestrina, Priverno, Rieti, Ronciglione, Terracina, Tivoli, Velletri, Viterbe
117TrasimèneSpoletoAcquapendente, Amelia, Città della Pieve, Città di Castello, Polino, Norcia, Orvieto, Perugia, Terni, Todi

Bonaparte marqua sa reconnaissance par un certain nombre de progrès : tribunal; lycée, caserne.

Casale pendant la guerre d'indépendance

Avec la défaite de Novare (défaite subie en 1849 par les troupes du Piémont lequel voulait chasser les Autrichiens ; l’opération réussira en juin 1859 avec l’aide des troupes de Napoléon III lors des batailles de Magenta et de Solférino) elle résista opiniâtrement aux troupes autrichiennes. Lors de la seconde guerre d’indépendance (dix ans plus tard) elle fut au centre de la stratégie franco-piémontaise.

 

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